"Plus encore!" de François de Closets en livre de poche
Je tiens à signaler la parution en poche du dernier livre de François de Closets, à moins de 7€. Non seulement je vous recommande de le lire, mais je pense que la lecture de ce livre est ESSENTIELLE à la compréhension des phénomènes économiques et sociaux passés, présents et futurs dans notre pays !
Vous pouvez l'acheter là par exemple : http://www.amazon.fr/Plus-Encore-Closets-F/dp/2253119938/sr=8-2/qid=1168001883/ref=sr_1_2/171-1257430-4740257?ie=UTF8&s=books
En voici une review publiée par Le Monde des Livres en juin :
"Si c'était une famille, elle passerait en commission de surendettement. Si c'était une entreprise, dépôt de bilan ou redressement judiciaire seraient inéluctables. Mais c'est un grand pays, un vieux pays, le plus visité au monde... Cette nation, en apparence prospère, est pleine d'atouts. Sa situation, dit-on, n'est donc pas trop grave. La France ne sera jamais ruinée.
En 1870, en 1919, en 1946, le pays a traversé des situations aussi sombres : la France sortait de guerres qui la laissaient exsangue. Cette fois, aucun conflit armé. Rien d'autre que l'habitude calamiteuse - à gauche comme à droite, depuis deux décennies - de gouverner en faisant plus de dépenses (20 %, en moyenne !) qu'il n'y a de recettes disponibles. Par un tour de passe-passe, ce déficit est noyé dans la dette globale, d'année en année. Désormais, les cotes d'alerte sont dépassées.
Si l'on continue - dans dix, cinq ou trois ans ? -, la France pourrait se retrouver dans une situation analogue à celle de l'Argentine : cessation de paiements, misère générale, faillite de la protection sociale. Cette éventualité, encore évitable si l'on en prenait tous conscience, est purement et simplement niée. Ainsi le plus terrible danger n'est-il pas la dette, mais la surdité et l'aveuglement dont elle fait l'objet dans l'opinion. Minimiser son importance permet de conserver une foule d'avantages particuliers, au détriment de l'intérêt général. Des paravents idéologiques épais et rigides servent à escamoter les risques. Voici ce qui affole François de Closets, voilà ce qui le pousse à tirer le signal d'alarme.
"Chez nous, dit-il, la réalité n'a pas droit de cité." Les Français paient donc leur immobilisme au prix fort. Plutôt sombrer que changer ! Plutôt couler que lâcher un avantage acquis ! Les mutations mondiales deviennent menaces et agressions, au lieu d'être chances et opportunités. Réfugiée dans un bunker de préjugés et de convictions en béton armé, la France s'obstine à mépriser l'économie de marché qui la fait vivre.
Le premier obstacle mental réside dans le rôle imaginaire que l'on fait jouer au "modèle français", potion magique censée pouvoir conjuguer, indéfiniment, croissance économique et protection sociale. Ce fut le cas, mais ce ne peut être perpétuel. Cet équilibre singulier fut engendré par des circonstances historiques déterminées, principalement la rencontre du poids des syndicats après-guerre et de la croissance des "trente glorieuses".
Il s'agit seulement de s'appliquer à être moins ignorant, surtout moins irrationnel, dans ce qu'on dit à propos du libéralisme et du marché. En commençant, par exemple, à souhaiter que la dette publique soit au coeur de la présidentielle. Que l'on s'affronte rudement sur les modalités du redressement, mais que tous le jugent nécessaire. Mais rien n'est sûr. Les lendemains lucides peuvent ne pas chanter.
Prévenez les enfants : ils risquent de morfler !"
Source : http://abonnes.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3260,36-786658,0.html