Repenser le déficit ? Non merci.
Quand un problème le dérange, Nicolas Sarkozy propose souvent de le regarder sous un autre angle, qui lui est plus favorable. Cet après-midi le président a appelé les parlementaires réunis en congrès à Versailles à "changer radicalement la façon de poser le problème" du déficit public : il faut selon lui "distinguer le mauvais déficit" – bureaucratie, frais de fonctionnement – du "bon déficit", causé par les dépenses "jouant un rôle d'amortisseur social" et finançant l'avenir, lesquelles justifient un emprunt national.
Je suis en total désaccord avec cela. On peut certes distinguer les mauvaises dépenses publiques - bureaucratie, inefficacité des services publics - des bonnes dépenses publiques - notamment celles jouant un rôle d'amortisseur social - mais rien ne justifie de les financer par l'emprunt (c'est-à-dire les impôts et les taxes de demain) : elle doivent être financées par les impôts et les taxes d'aujourd'hui !
Attendre qu'une forte croissance viennent combler spontanément le déficit est un leurre irresponsable. Il n'a rien de nouveau (pratiqué depuis 35 ans en France), mais il doit cesser. Seules les dépenses d'investissements peuvent être financées par l'emprunt, mais ça ne représente pas 140 milliard d'euros par an !!! 10 ou 20 tout au plus !
Continuons à penser avec notre logique, pas celle de l'omni-président !