Deuxième erreur de Sarkozy
Après la réduction des droits de succession pour les "enfants" de riches (on hérite en moyenne après 50 ans aujourd'hui), Nicolas Sarkozy veut réduire les impôts de tous ceux qui paient des interêts d'emprunt (y compris les emprunts en cours). Cela constitue une deuxième mesure qui détériorera grandement le déficit public et qui bénéficiera à ceux qui en ont le moins besoin.
En effet, tous ceux qui ont acheté un logement au cours des 20 dernières années (à part ceux qui viennent juste de l'acheter) possèdent aujourd'hui un bien d'une valeur considérable par rapport à leur prix d'achat (souvent multiplié par 2). En cas d'accident de la vie, ceci constitue un capital important sur lequel s'appuyer. Bref, ils sont à l'abri du besoin. Par opposition, ceux qui n'ont pas encore pu acheter ne pensent à devenir propriétaires que dans leurs rêves lointains, et auraient souhaité un coup de pouce suffisemment ciblé pour qu'il n'entraine pas une nouvelle hausse des prix immobiliers...
Ces deux mesures sont des baisses d'impôts mal placées : c'est la fiscalité sur le travail qui devrait être réduite, car elle favorise le chômage quand elle est trop élevée. Quel paradoxe quand on dit vouloir revaloriser le travail et qu'on ne réduit que la fiscalité sur la richesse !
Il faut pourtant aller chercher des recettes supplémentaires sur tout sauf le travail. Par exemple, sur la transmission du capital (c'est-à-dire augmenter les droits de succession), sur les gains du capital (supprimer le PEA qui n'entrave en rien la spéculation, et le remplacer par une imposition allégée uniquement si on conserve les mêmes actions longtemps), sur les activités polluantes (la TVA sur la consommation en général et des taxes spécifiques sur les plus grandes sources de pollution).
PS : Après avoir écrit cette note, je me réjouis de voir mes propos confirmés par Christophe Crémer, président du courtier immobilier en ligne Meilleurtaux pour qui il aurait mieux valu cibler les ménages qui aimeraient acheter plutôt que "d'offrir un avantage fiscal à quelqu'un qui a acheté son bien en 2000, alors que la valeur de ce bien a été multipliée par deux". Il ajoute que "la mesure coûterait sans doute de l'ordre de 4 milliards d'euros la première année"