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NON A LA DETTE !!
15 janvier 2007

Sauver les retraites?

Grand sujet de société que les retraites !

On sait (depuis longtemps) que le ratio retraité/actifs va considérablement augmenter entre aujourd'hui et 2030. En conséquence, la branche vieillesse de l'assurance maladie, qui était en excédent il y a quelques années a sombré dans le rouge avec 1,6 milliards de retraites versées de plus que de cotisations collectées en 2006. Cette année, ce déficit atteindra 3 milliards. A règles inchangées, en 2009 ce sera 5 milliards. Bien sur il ne fera qu'augmenter par la suite, les mesurettes difficilement acceptées par le peuple en 2003 n’ayant pas résolu le problème.

Les retraites en danger ?

De même que pour la dette publique dans son ensemble, d’aucuns crient déjà à la cessation de paiement, à la crise Argentine qui nous menace, et/ou à la fin du système de retraites par répartition !

Je ne partage pas cet avis. La France est un pays riche, plein de talents, de savoirs et de potentiel d’innovation (je reviendrai sur les causes de son malaise actuel dans une prochaine note). Par conséquent, lorsqu’on n’aura plus le choix, on fera les efforts nécessaires. Le système de retraites par répartition n’est pas menacé de disparition, il est menacé de devenir injuste et contraire à ses principes fondateurs (tel beaucoup de « bons sentiments conduisant à de mauvaises politiques » comme le fait remarquer Eric Le Boucher dans un article que j’ai repris sur mon blog il y a quelques jours).

Maintenant on a le choix entre deux solutions :

-          soit on continue à se laisser vivre, on laisse les déficits s’accumuler et on s’expose à de lourds changements qui seront difficiles, subis et probablement violents pour notre société

-          soit on fait le choix d’adapter dès aujourd’hui notre niveau de vie à des proportions soutenables, prenant des décisions consensuelles aux conséquences moins difficiles (vous remarquerez que la logique s’applique de la même manière à l’écologie)

Il apparaît donc évident qu’il faudra jouer sur plusieurs des trois leviers à notre disposition : recul de l’âge de départ à la retraite, hausse du taux de cotisation ou baisse des pensions de retraite. L’uniformisation des régimes aidera chacun à accepter de faire l’effort nécessaire.

Il me semble que, jusqu’ici, ce constat fait l’objet d’un consensus quasi général aujourd’hui. J’en viens au point sur lequel mon opinion ne fait pas (pas encore ?) consensus.

Supposons qu’on fasse le choix courageux du redressement. De combien faut-il redresser les comptes ?

Le système de retraite par répartition auquel nous tenons tous est un modèle solidaire et redistributif : chacun contribue en fonction de ses revenus et perçoit en fonction de ses besoins (un retraité qui avait un petit salaire en touche un plus gros pourcentage qu’un retraité qui avait un gros salaire).

Pour autant, si on raisonne à long-terme, le système m’apparaît juste si et seulement si il préserve le principe d’équité intergénérationnelle : une génération dans son ensemble doit toucher ce qu’elle a versé.

A ratio retraités/actifs stable, ce principe est garanti par un solde constamment à l’équilibre du régime (retraites versées = cotisations collectées).

Lorsque le ratio retraités/actifs est exceptionnellement élevé (ce qui sera le cas en 2040), il n’est pas anormal que le régime présente un déficit temporaire (retraites versées > cotisations collectées).

Mais ceci est juste seulement si, avant cette phase, le régime a été en excédent (retraites versées < cotisations collectées) pendant la phase où les baby-boomers étaient encore en activité.

Autrement dit, si l’objectif est de maintenir le déficit à zéro continuellement, chaque individu d’une génération moins nombreuse est défavorisé (ils cotise plus qu’il ne touchera) alors que chaque individu de la génération plus nombreuse profite (il touchera plus que ce qu’il a cotisé).

Ce n’est pas les retraites qu’il faut sauver, c’est leur caractère équitable et juste

L’application du principe que je défends conduit à l’application suivante : si le déficit prévu entre 2020 et 2050 pour la branche vieillesse est de 10 milliards par an, il doit avoir été précédé de 30 ans d’excédents de 10 millliards par an de 1990 à 2020. On sait à quel point la réalité est éloignée de cet idéal : la branche veillesse de la sécurité sociale a été à peu près à l’équilibre de 1990 à 2004 (record : « excédent » de 0,5 milliard en 1999, excédent réduit dès l’année suivante malgré une croissance exceptionnelle par des revalorisations de pensions alors même que les retraités de l’époque ont été très favorisés par rapport à ceux à venir).

Comme on n’a pas mis 10 milliards de côté chaque année pendant 15 ans, je devrais demander qu’on en mette 20 pendant 15 ans ! Je me contenterai de demander qu’on en mette 20 en 2010, puis qu’on laisse l’excédent diminuer d’1 milliard par an (sans changer les règles) sous l’effet de l’augmentation du ratio retraités/actifs. Le régime repasserait donc en déficit en 2030, déficit qui atteindrait 10 milliards/an en 2040, stable jusqu’en 2050, puis en réduction d’1 milliards par an pour atteindre de nouveau l’équilibre en 2060. Le régime serait ainsi en équilibre sur la période 2000-2060 et digèrerai sans trop de problèmes le papy-boom (oui, je pense que le rôle du politique est de penser à long-terme !).

Ainsi, ma vision diffère de la pensée commune sur un point : ce n’est pas dans 20 ans ou 30 ans qu’il faudra travailler en moyenne jusqu’à 65 ans, c’est aujourd’hui ! Ce n’est pas dans 20 ans qu’il faudra cotiser plus, c’est aujourd’hui. Ce n’est pas dans 20 ans qu’il faudra réduire (fortement) les pensions c’est aujourd’hui (qu’il faut les réduire légèrement) !

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Commentaires
N
"Près de 76 % des ménages retraités sont propriétaires d'au moins un logement"<br /> http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/IP984.pdf<br /> <br /> Ce qui signifie que les retraités dans leur ensemble se sont considérablement enrichis au cours des dernières années avec le boom immobilier. Sans parler des plus values boursières... Leurs revenus globaux et leur patrimoine ont donc fortement augmenté au cours des dernières années (nettement supérieurs aux actifs de moins de 40 ans). On peut réduire leurs pensions sans trop de heurts.<br /> <br /> Vous allez me dire "et les autres 24%?!" Dommage pour eux d'avoir raté l'opportunité d'ahcter un logement quand ils étaient abordables, c'est vrai. Je pense que la retraite minimum doit être égale au SMIC.<br /> <br /> Mais ceci n'est possible que si une autre donnée est changée : je pense que le SMIC doit être abaissé immédiatement de 20%. Puis il doit augmenter au même rythme que le salaire moyen (stabilité du ratio SMIC/salaire moyen).<br /> <br /> Le SMIC doit être tiré par les salaires, il ne doit pas les pousser sous peine de déformer le marché du travail et de favoriser un chômage de masse.
N
Oui on doit commencer de suite à travailler jusqu'à 65 ans, non pour la réduction des pensions tant que le coût des loyers augmente chaque année de plus de 3%!
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