Déficit de l'Etat 2010 : 148,8 Mds€
Voici un article du blog de Philippe LeCoeur, journaliste au Monde, sur le déficit de l'Etat (uniquement) en 2010.
148,8 milliards d’euros de déficit pour l’Etat en 2010
Le déficit de l’Etat a continué de se creuser en 2010, même si, au final, il est inférieur aux dernières prévisions formulées par le gouvernement. Le solde du budget s’établit à - 148,8 milliards d’euros, selon les chiffres publiés, vendredi 14 janvier par le ministère du budget.
C’est donc mieux que les - 149,8 milliards d’euros anticipés en décembre par le gouvernement. Mais c’est moins bien que les - 138,03 milliards enregistrés en 2009.
On est loin également de la prévision initiale pour 2010, telle qu’elle figurait dans la loi de finances adoptée fin 2009, et qui faisait état d’un solde négatif de 117,4 milliards d’euros.
Cette année, la loi de finances prévoit un déficit de l’Etat ramené à 91,6 milliards d’euros.
Jeudi 13 mars, à l’occasion d’un déplacement chez Airbus à Blagnac (Haute-Garonne), Nicolas Sarkozy a réitéré sa volonté de voir inscrite dans la Constitution une règle permettant de fixer un objectif de retour à l’équilibre des finances publiques.
Le chef de l’Etat a également déclaré que, pour réduire les déficits, “il n’y pas d’autre solution que de réduire la dépense publique”. Cela doit se faire “sans augmenter les impôts”, a-t-il réaffirmé, même si les réductions des niches fiscales vont se poursuivre.
En 2010, les dépenses de l’Etat ont continué d’augmenter : 422,5 milliards d’euros au total, contre 402,59 milliards en 2009.
Le ministère du budget relève que, hors dépenses exceptionnelles et non reconductibles (plan de relance, investissements d’avenir, compensation de la taxe professionnelle), la dépense s’élève à 352,5 milliards d’euros et qu’elle est conforme à la norme dite “zéro volume”, c’est-à-dire d’une progression limitée à l’inflation. En 2009, le montant des dépenses soumises à cette règle du “zéro volume” était de 347,9 milliards d’euros.
Dans le même temps, sur l’ensemble de l’année 2010, les recettes n’ont que légèrement progressé : 273,7 milliards d’euros, contre 272,7 milliards en 2009.
Moindre progression des dépenses liées à la dette
Les seules dépenses du budget général - dépenses de fonctionnement et d’intervention de l’Etat, dépenses liées aux pensions de retraites des fonctionnaires, dépenses liées au paiement des intérêts de la dette - ont atteint 282,1 milliards d’euros, contre 275,6 milliards en 2009.
L’augmentation de ces dépenses a été atténuée par une moindre progression du coût de la dette, comme l’avait souligné, en décembre, les rapports des commissions des finances de l’Assemblée nationale et du Sénat.
Quand la loi de finances initiale pour 2010 tablait sur une charge de la dette de 42,45 milliards d’euros, les dernières évaluations, fin 2010, portaient sur 40,75 milliards.
Recettes fiscales en hausse
En ce qui concerne les recettes, les recettes fiscales (nettes) s’élèvent à 253,6 milliards d’euros, contre 214,2 milliards en 2009 et 265,1 milliards en 2008.
Impôt sur le revenu : il a rapporté 47,4 milliards d’euros, contre 46,6 milliards en 2009.
Impôt sur les sociétés : son montant est de 32,9 milliards d’euros, contre 20,9 milliards en 2009. En décembre, le gouvernement tablait encore sur 34,9 milliards.
Les rentrées ont été “moindres au titre du dernier acompte”, précise le ministère du budget. Selon Les Echos, les grandes entreprises et en particulier les établissements financiers auraient payé moins d’impôt que prévu.
Taxe sur les produits pétroliers : elle a rapporté 14,2 milliards d’euros, contre 14,9 milliards en 2009.
TVA : elle a procuré 127,3 milliards d’euros, contre 118,45 milliards en 2009. “Cela témoigne de la bonne tenue de la consommation”, relève le ministère du budget.
Les recettes non fiscales (dividendes perçus par l’Etat, prélèvements sur certains organismes comme la Coface…) s’établissent quant à elles à 18,2 milliards d’euros. C’est un peu moins que ce sur quoi comptait le gouvernement (18,6 milliards). C’est aussi moins qu’en 2009 (19,45 milliards).