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NON A LA DETTE !!
17 juin 2010

Petit voyage aux pays en déficit, avec l’Expansion

Cette note provient en grande d'un article de l'Expansion, avec mes commentaires

Les fonctionnaires. Dans la plupart des pays en déficit excessif, leur réduction passe davantage par les baisses de dépenses que par une hausse des recettes. Et la première cible dans les dépenses, ce sont les salaires des fonctionnaires, qui sont baissés ou gelés partout. Ainsi, en Grèce, ils sont gelés pendant trois ans et le treizième et quatorzième mois sont supprimés. Une claque massive dans un pays où les fonctionnaires représentent un quart de la population active. En Espagne et en Irlande, les salaires des employés de l'Etat baisseront de 5%, tandis qu'en Italie, au Portugal et en France, ils seront "seulement" gelés pendant trois ans. Un luxe par rapport à la situation en Roumanie, où 10% d'entre eux devraient être licenciés et la paye de ceux qui restent a été réduite de 25%.

Les retraités. C'est l'autre "cible" des restrictions budgétaires. La Grèce recule de deux ans l'âge moyen de départ à la retraite pour le porter à 63 ans d'ici à 2015. Et les pensions doivent baisser de 7%. Le gouvernement espagnol a lui aussi annoncé un recul de 65 à 67 ans de cet âge, en plus du gel de la revalorisation de certaines retraites pour 2011. En France aussi, le recul de l'âge de départ à la retraite, actuellement à 60 ans, semble acquis.

 

 

Les défavorisés : chômeurs, jeunes, personnes handicapées... Les allocations sociales vont partout être réduites ou supprimées, que ce soit en Irlande, au Portugal, en Espagne et même en France, où le gouvernement, qui n'a pourtant pas encore officiellement présenté de plan d'austérité, a annoncé une baisse de 10% en 3 ans des dépenses d'intervention. Or celles-ci désignent notamment certaines aides publiques à l'agriculture et à l'emploi, mais aussi des prestations sociales comme l'Aide pour le logement (APL), le Revenu de solidarité active (RSA) ou encore l'Allocation pour adulte handicapé (AAH). Même le Danemark, pays de la "flexisécurité", a indiqué mardi qu'il allait réduire de quatre à deux ans la durée d'indemnisation du chômage.

 

 

Les consommateurs. En ce qui concerne le volet recettes des plans de réduction du déficit, trois pays tapent directement dans le porte-monnaie des ménages en augmentant la TVA. En Grèce, elle passe de 21 à 23% et les taxes spéciales augmenteront sur les carburants, l'alcool et le tabac. Le Portugal augmente sa TVA de un point à 21% et l'Espagne, où le taux était relativement bas, l'augmente de deux points à 18%. Bien qu'elle n'augmente pas la TVA, l'Irlande a instauré une taxe carbone et une taxe sur l'eau, jusqu'ici gratuite. Les ménages de tous ces pays peuvent encore s'estimer heureux de ne pas habiter en Hongrie, où la TVA est passée de 20 à 25%, soit un taux équivalent aux pays nordiques (Danemark et Suède par exemple).

 

 

Les riches. Pour le moment, ils sont plutôt épargnés par les mesures d'austérité. En Grèce et en Italie, le gouvernement s'attèle déjà à récupérer l'argent des évadés fiscaux. Et les Etats hésitent à augmenter les impôts tant qu'il n'y a pas reprise durable de l'activité. Toutefois, la plupart des pays commencent à se rendre à l'évidence : ils ne pourront pas réduire le déficit par la seule réduction des dépenses. Car non seulement ce serait inéquitable et source de tension, voire de violence sociale, mais surtout ce serait insuffisant. Ainsi, le gouvernement socialiste de José Luis Zapatero a annoncé la création d'un impôt qui affecterait les contribuables dont le patrimoine dépasse un million d'euros. Le parlement portugais a quant à lui approuvé la création d'une nouvelle tranche d'imposition à 45% pour les revenus supérieurs à 150.000 euros. En France, Nicolas Sarkozy a beau répéter qu'il ne touchera pas à son sacro-saint bouclier fiscal, le gouvernement semble se diriger vers une augmentation des prélèvements sur les hauts revenus. A la convention de l'UMP sur les retraites mercredi, les propositions ont en effet porté sur une contribution supplémentaire pour les bénéficiaires de stock-options et retraites chapeaux, un taux de cotisation particulier pour les hauts revenus.

 

 

Les Africains. Cette année, l'Afrique ne devrait recevoir que 11 des 25 milliards de dollars supplémentaires d'aide annoncés. En effet, certains Etats européens très présents sur le continent africain ont décidé de sacrifier une partie de l'aide publique au développement (APD). La France par exemple, qui s'était fixée comme objectif pour 2010 de consacrer 0,51% de son PIB à l'APD en 2010, y arrivera d'autant moins qu'en 2009, elle n'est qu'à 0,47%. Or la moitié de l'aide française était destinée à l'Afrique. L'Espagne, qui avait jusqu'à présent réussi à respecter ses objectifs, a finalement réduit son enveloppe de 600 millions d'euros, tandis que le Danemark, autre traditionnelle bonne élève de l'DDP, gèle les versements durant trois ans. En revanche, le Royaume-Uni s'est engagé à épargner ce secteur des coupes budgétaires.

 

 

La croissance. Les cures d'austérité vont créer du chômage, peser sur le pouvoir d'achat des classes moyennes et populaires, et in fine plomber la croissance dans la zone euro, et ce malgré une dépréciation bénéfique de la monnaie par rapport au dollar. Alors que l'activité devrait croître de 3,2% par an en 2010 et 2011 aux Etats-Unis, la croissance devrait être d'à peine 1,2% en 2010 et 1,8% en 2011 d'après les prévisions de l'OCDE. Si la croissance sera légèrement plus forte dans les deux principales économies, l'Allemagne (+1,9% en 2010 et +2,1% en 2011) et la France (1,7% et 2,1%), les pays frappés de plein fouet par la crise de la dette vont ressentir pleinement les effets de l'austérité. La Grèce s'enlise dans la récession (-3,7% cette année et -2,5% l'an prochain), et l'Espagne n'est pas non plus tirée d'affaire en 2010 (-0,2%).  Au Royaume-Uni en revanche, la reprise semble s'accélérer, avec une progression attendue du PIB de 1,3% cette année et 2,5% l'an prochain. Le fait qu'en zone euro la croissance soit victime de l'austérité est ennuyeux puisqu'elle constitue justement un des facteurs indispensables à la réduction du déficit...

 

 

 

 

 

Des efforts symboliques des gouvernants ?

 

Certains gouvernements l'ont bien compris. S'ils veulent faire passer la pilule de la rigueur, ils ont intérêt à donner l'exemple. Dernier en date, le nouveau premier ministre britannique David Cameron a abandonné sa voiture pour faire le trajet Downing Street-Parlement à pied, au grand dam de ses conseillers en sécurité... Quant aux autres ministres, ils peuvent dire au revoir à leur jaguar et chauffeur personnel, tandis que  les hauts fonctionnaires devront s'habituer à voyager en seconde classe...Ce sont des mesures symboliques, certes, qui ne contribueront guère à réduire les 156 milliards de livres de déficit, mais les symboles ont leur importance quand on demande au reste du pays de se serrer la ceinture.

 

 

En plus d'encourager la marche à pied, Londres a aussi annoncé un effort financier, comme la baisse de 5% des salaires des ministres. Celui de M. Cameron sera donc de 142.500 livres par an (167.000 euros), soit 7.500 livres de moins que son prédécesseur travailliste Gordon Brown. Un ministre touchera 134.565 livres (158.000 euros).

 

 

Le gouvernement britannique n'est pas le seul à vouloir montrer l'exemple. Au Portugal, les hommes politiques et les élus s'infligent également une coupe de 5%. En Italie, le salaire des ministres est réduit de 10% pour ceux gagnant plus de 80.000 euros par an tandis que la rémunération des hauts fonctionnaires gagnant entre 90.000 et 130.000 euros par an sera diminuée de 5% et celle des hauts fonctionnaires gagnant plus de 130.000 euros de 10%. Dès 2009, le Premier ministre irlandais Brian Cowen était allé encore plus loin en réduisant de 15% sa paye et celle de ses ministres. Même régime draconien pour les ministres du gouvernement de Zapatero. De quoi consoler un peu les fonctionnaires espagnols dont les salaires chutent de 5%.

 

 

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