Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
NON A LA DETTE !!
12 février 2009

Un plan de sauvetage de l'automobile contre-productif et illégal ?

A peu près tous les constructeurs automobiles du monde font désormais des pertes depuis le dernier trimestre 2008... et jusqu'à nouvel ordre. Et pour cause, en France par exemple, la production de véhicules légers sera passée de 3 millions à 2 millions entre 2003 et 2009, en raison d'une lente mais progressive délocalisation d'abord, puis d'un effondrement de la demande ensuite.

Un tiers de voitures en moins, mais toujours autant d'usines ! Et bien qu'ils soient réalistes dans leurs perspectives (PSA prévoit des volumes en baisse de 20% en 2009, puis stables ensuite) nos constructeurs ont néanmoins accepté les conditions imposées par le gouvernement français dans le cadre de son plan de soutien à l'industrie automobile : ne pas fermer d'usines pendant 5 ans. Autrement dit garder un appareil productif sous utilisé (pour un tiers c'est énorme).

Conséquence n°1 : des usines qui tournent à 60%, c'est plus de frais fixes à couvrir sur la vente de chaque véhicule. Ainsi, les voitures produites en France vont devenir plus chères par rapport à ceux qui vont adapter leur production à la demande où ceux qui restent dans une tendance de hausse à long-terme de la demande (République Tchèque, Roumanie...). La compétitivité de notre industrie est donc menacée à terme, avec des conséquences beaucoup plus graves que si nous avions fermé quelques usines aujourd'hui. Ce qui aurait pu au contraire nous rendre compétitif à nouveau pour exporter des voitures innovantes...

Conséquence n°2 : les constructeurs feront probablement des pertes jusqu'à nouvel ordre (5 ans, voire plus) car je n'imagine pas les achats de voitures neuves rebondir dans le monde de demain. Pour le contribuable, cela revient à mettre l'industrie automobile en perfusion permanente d'argent public : l'Etat possède 15% de Renault et a déjà perdu 3,4 milliards dans la baisse de sa valeur et il va devoir subventionner ces pertes (via le dédommagement du chômage partiel, la suppression de la taxe professionnelle, le bonus/malus - surtout bonus pour nos Peugeot et Renault - et toutes les autres aides directes ou indirectes aux constructeurs nationaux).

Enfin notre président, étant redevenu le simple président de la France, semble avoir oublié que nous partageons avec nos voisins un "marché unique", une grande union économique et monétaire européenne. Ceci comporte des règles, notamment de ne pas utiliser de mesures protectionnistes qui pourraient compromettre la compétitivité de nos voisins. Les suédois Volvo et Saab, déjà en piteux état, se rapprocheront encore plus de la faillite si l'état français favorise leurs concurrents. En effet, deux aspects sont criticables (et critiqués) dans le plan français : d'une part l'Etat prête - facilement - 7 milliards à 6%, alors que les entreprises se finançaient - difficilement - à 11% ou 12% ; de l'autre il assortit ce prêt d'une condition de non-délocalisation, non acceptable par nos camarades, notamment Tchèques, qui sont prêts à acceuillir d'autre usines Peugeot très compétitives.

La Commission Européenne annulera peut-être bientôt ce plan. Les dirigeants et actionnaires de Peugeot et Renault, ainsi que l'Etat, devront alors prendre leurs responsabilités et décider de solutions pour repartir dans un situation durable.

Publicité
Publicité
Commentaires
NON A LA DETTE !!
Publicité
Derniers commentaires
Archives
NON A LA DETTE !!
Publicité