Révision à la baise de la croissance (ter)
Après le FMI et la Banque Mondiale, l'OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economiques de 30 pays parmi les plus développés, basée à Paris) a revu aussi à la baisse la semaine dernière ses prévisions de croissance, annonçant une récession dans sa zone de l'ordre de -0,3% en 2009 avec une forte montée du chômage et une baisse des prix de l'immobilier en Europe.
"L'OCDE dans son ensemble est actuellement en récession et devrait y rester pour un bout de temps", a déclaré Joergen Elmeskov, directeur des études politiques à l'OCDE lors d'une conférence de presse.
Bien que l'OCDE évoque certains facteurs durables de récession ("Un autre facteur important est l'ajustement en cours sur les marchés immobiliers qui dans de nombreux pays européens, et sur la base des cycles précédents dans ce secteur, va encore durer longtemps"), elle m'étonne par son optimisme sur la rapidité et la vigueur du rebond : elle pense que la croissance retrouvera son potentiel de moyen-terme dès 2010.
En effet, elle juge que "ces facteurs négatifs vont toutefois être en partie compensés par l'augmentation du revenu réel des ménages résultant de la baisse du prix des matières premières tandis que l'inflation devrait diminuer après ses pics de l'été dernier".
Pour adoucir les effets de la crise : "La politique budgétaire a un rôle à jouer" et les pays qui disposent de marge de manoeuvre budgétaire doivent l'utiliser avec notamment des baisses d'impôts en direction des ménages victimes du resserrement des conditions de crédit, conseille l'OCDE. Bien sûr, pour cela il faut avoir fait des budgets en excédent pendant les bonnes années. L'Organisation rappelle d'ailleurs que "dans le même temps, compte tenu du niveau élevé de la dette publique dans de nombreux pays de l'OCDE, il est tout aussi important qu'un cadre crédible soit mis en place pour assurer la stabilité budgétaire à long terme".
L'organisation, prenant la mesure de la partie financière de la crise, appelle également à une réforme de l'architecture financière mondiale et souligne que la régulation et la surveillance doivent être améliorées, les dispositifs jusqu'ici en place "ayant créé des incitations à une prise de risque excessive et conduit les institutions financières à augmenter leur endettement dans des conditions non-transparentes jusqu'à des niveaux qui se sont révélés insoutenables".
Mais l'OCDE ne préconise pas une remise en cause totale du système capitaliste. M. Elmeskov a mis en garde contre "le risque dans l'environnement actuel d'un excès de régulation contre des marchés ouverts et concurrentiels. Un tel développement serait trés néfaste", a-t-il prévenu.