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NON A LA DETTE !!
18 novembre 2007

Comment augmenter le pouvoir d'achat - Partie 1 : La Productivité

Le "pouvoir d'achat", notion économique désormais répandue dans le language courant, correspond au revenu relatif aux prix. Pour l'augmenter, il existe ainsi deux solutions principales - augmenter les revenus ou réduire les prix - qui découlent de deux mécanismes : la productivité et la concurrence. Bien qu'ils soient liés, j'ai choisi de les évoquer dans deux notes distinctes pour éviter une longueur excessive.

Partie 1 : La Productivité

Voilà bien un mot qui fait peur, un mot désagréable, un mot péjoratif. La productivité c'est la production relativement aux moyens de production. Ainsi la hausse de la productivité c'est produire plus relativement aux moyens (ou dit autrement utiliser moins de moyens relativement à la production). Ce qui est communément - et faussement - compris comme travailler plus intensément (ou plus longtemps) au plan individuel sans être payé plus et ce qui est assimilé à plus d'effort personnel pour le bien-être d'un autre (le patron).

En réalité, la hausse de la productivité est la résultante du progrès technique, c'est-à-dire l'utilisation d'outils ou de techniques nouvelles qui permettent, à effort égal ou moindre, de dégager plus de production d'un travail. Par exemple, la charrue remplacée par le tracteur, la machine à laver au lieu des heures de travail humain, mais aussi l'invention du moteur de recherche sur internet qui accélère et démultiplie l'accès à l'information et l'instauration future d'une plaque d'immatriculation unique à vie pour les véhicules qui réduira les démarches administratives nécessaires... Tous ces exemples ont un point commun : fournir plus de production (biens ou services) en utilisant moins de travail. Ces gains de productivité ont ainsi permis d'améliorer nos vies dans les deux sens : plus de biens et services à notre disposition en passant moins de temps à travailler.

Si on développe l'exemple de la production agricole, qui encore aujourd'hui à l'échelle de la planète constitue l'activité principale des êtres humains (parce que la plus vitale), il est évident que le progrès technique a augmenté les rendements. "En mettant de l'engrais, en labourant plus profondément, en sélectionnant les semences, on accroît le rendement des sols". Ainsi en 1810, une terre française rapportait 8 à 9 quintaux de blé à l'hectare, en 1989 lorsque Jean Fourastié mit à jour les chiffres publiés dans Le Grand Espoir du XXe Siècle que je cite ici, la même terre rapporte facilement 35 à 45 quintaux. Mais la productivité a aussi permis à chaque agriculteur de récolter des terres plus vastes. Ainsi, Fourastié a mesuré la productivité d'une heure de travail agricole au cours du temps aux Etats-Unis : en prenant un indice 100 en 1929, celle-ci est passée de 27,3 en 1869 à 235 en 1960. Au passage, je vous conseille vivement la lecture de Jean Fourastié qui a été un des plus grands contributeurs à la science économique sur le sujet ("Le Grand Espoir du XXe Siècle", "Les 30 Glorieuses", "La Productivité" (collection que sais-je), ou encore la récente compilation de ses ouvrages "Productivité et richesse des Nations").

C'est la hausse de la productivité, dans l'agriculture comme dans toutes les autres activités, qui conditionne la hausse du pouvoir d'achat. Si chaque personne dans une société produit 10 fois plus, la société est 10 fois plus prospère.

Ceci est valable aussi bien dans le privé (où les gains de productivités sont attendus par les actionnaires et réalisé à un rythme d'environ 2% par an) que dans le public où ils sont pour l'instant plutôt négatifs à cause de l'empilement des niveaux administratifs (Etat, régions, départements, agglomérations, communautés de commune, communes...), des commissions, des ministères, des entreprises publiques, tous paralysés par des procédures... Pourtant, s'il y avait des gains de productivité, cela permettrait d'avoir plus de services publics (éducation, santé, transports publics, aides sociales...) tout en payant moins d'impôts, taxes et autres charges. Non seulement ce serait bon pour nous contribuables, mais cela favoriserait l'installation de plus d'entreprises étrangères en France et ralentirait les délocalisations, ce qui serait bon pour l'emploi.

La hausse de la productivité est bonne pour la société, c'est elle qui a permis la hausse de notre niveau de vie tout en réduisant notre temps de travail. C'est un principe qu'il faut donc favoriser et non combattre.

Dans une deuxième partie je tenterai de réhabiliter une deuxième bonne idée pour tous, elle aussi souvent associée à une idée négative : la concurrence.

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