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NON A LA DETTE !!
22 août 2007

Le gouvernement face au dérapage des dépenses publiques

Le budget 2007 de l'Etat, préparé en 2006 par le précédent gouvernement, prenait pour hypothèse une croissance de 2,25%, comme les années précédentes. Et les dépenses ont été prévues telles que, avec des recettes correspondant à la croissance attendue, le déficit serait à peu près stable, à 2,5% du PIB.

Depuis il y a eu le paquet fiscal : un trou clair et net de 11 milliards qui augmentera le déficit public d'autant (soit 0,6% du PIB).

De plus cette année, comme les années précédentes, la croissance n'est pas au rendez-vous. Malgré le fort contexte international et européen, on va faire entre 1,7% et 1,9% selon les économistes (1,8% pour le Crédit Agricole et Natixis, <2% pour la BNP, "au mieux autour de 1,75%" pour Xerfi). Et ces prévisions ont été faites avant prise en compte de la crise des subprimes et des marchés financiers de ces derniers jours. Les recettes publiques seront donc décevantes.

Et comme les dépenses ne seront pas plus faibles que prévu (relisez ma note sur le retour du trou de la sécu par exemple), que les charges d'interêt de la dette augmentent (voir mon autre note sur le sujet), le déficit va clairement exploser, autour de 3% cette année, puis nettement au-dessus en 2008 (dois-je rappeler qu'entre 2004 et 2008, l'Allemagne aura transformé son déficit de 4% du PIB en excédent ?).

Alors on peut dire que le gouvernement n'a pas de chance de voir tous ces nuages noirs s'amonceler d'un coup au-dessus de lui. Mais il n'a pas d'excuse car il est aussi mauvais (voire pire avec le paquet fiscal) que les précédents. Lisons attentivement ce que nous dit Eric Woerth, minsitre du budget, ce matin : "Il n'y aura pas d'augmentation d'impôts", "L'idée ne peut pas être évidemment de se dire: 'Il y a moins de croissance, donc moins de rentrées, et à ce moment-là on va compenser en taxant plus". (Je note qu'au passage il a bien appris de Sarkozy comment tenter de décridibiliser un argument adverse par l'absurde, mais avec nous, ça ne prend pas !).

Ce que nous dit M. le ministre, c'est que la France est dans un creux de croissance et qu'elle a donc besoin d'une relance keynesienne - augmenter fortement les déficits - pour que la croissance reparte en 2008-2009 et comble la dette comme par magie... Grave erreur de diagnostic qui conduit à de graves mauvaises décisions : les Etats-Unis, la Chine, le Monde, l'Europe et donc la France, sont au contraire à la fin d'un pic de croissance ! Celle-ci menace de se réduire (personne ne la voit augmenter), et ce n'est pas la réduction des droits de succession du paquet fiscal qui va relancer la croissance en France !!

Enfin, même si à court-terme le raisonnement que dénonce le ministre semble en effet absurde (augmenter les impôts menacerait encore plus la croissance), il est pourtant valable, et même essentiel, à long-terme (ce qu'aucun gourvernement n'a compris dêpuis 30 ans, et que seuls 18,5% des français ont compris en 2007*). Autrement dit, alors que les prévisions de budget 2008 battent leur plein, il faut admettre que la croissance l'an prochain ne sera pas de 2,5%, mais au contraire prendre les décisions - que ce soit sur les recettes ou les dépenses - qui feront que même avec 1,5% de croissance, le déficit se réduira. Et si on fait plus, ce sera tant mieux car il se réduira plus fortement.

* François Bayrou a évoqué pendant la campagne que des prévisions de croissance plus raisonnables lors de l'élaboration du budget étaient essentielles pour éviter de renouveller les erreurs passées.

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A
L'Allemagne affiche son premier excédent public depuis la Réunification <br /> L'Allemagne a affiché au premier semestre son premier excédent public depuis la Réunification, une bonne nouvelle de plus à mi-mandat pour la chancelière Angela Merkel, qui peut se vanter d'assainir à grande vitesse les finances du pays.<br /> L'excédent est modeste, 1,2 milliard d'euros ou 0,1% du Produit intérieur brut (PIB), mais ceci n'enlève rien à la nouvelle annoncée jeudi par l'Office fédéral des statistiques (Destatis).<br /> Car le budget public allemand, qui recouvre les comptes de l'Etat fédéral, des Etats régionaux, des communes et des caisses de sécurité sociale, n'a pas l'habitude d'être dans le vert. A titre de comparaison, il avait affiché un déficit de 23 milliards d'euros au deuxième semestre 2006.<br /> Depuis la Réunification, l'Allemagne n'avait dégagé un excédent public qu'une seule fois, au deuxième semestre 2000, mais il s'agissait d'un résultat faussé par les juteuses recettes tirées de l'octroi aux enchères de licences de téléphone mobile de troisième génération (UMTS).<br /> L'Allemagne, qui peut déjà se vanter d'une croissance vigoureuse, apparaît ainsi comme un modèle de rigueur en Europe, au moment même où il n'est pas sûr que son grand voisin, la France, puisse tenir ses engagements en la matière.<br /> Paris s'est engagé à ramener ses comptes publics à l'équilibre au plus tard en 2012. Mais la faible croissance pourrait compliquer la tâche du gouvernement de Nicolas Sarkozy, sans compter le financement d'un généreux paquet fiscal promis par le président français.<br /> L'époque pas si lointaine où l'Allemagne risquait de se faire taper sur les doigts par l'Union européenne pour déficit excessif semble donc oubliée. La première économie de la zone euro a longtemps enfreint les règles du Pacte de stabilité et de croissance, avant de revenir l'an dernier dans les clous, avec un déficit public à 1,7% du PIB, bien inférieur au plafond de 3% fixé par l'UE.<br /> De quoi donner le sourire à la chancelière chrétienne-démocrate (CDU) Angela Merkel, qui, arrivée à mi-parcours de son mandat, profite déjà d'une cote de popularité sans précédent.<br /> Son gouvernement a fait de l'assainissement des finances publiques l'un de ses chevaux de bataille. Sur l'ensemble de l'année, il vise un déficit public de 0,5% du PIB et il espère un retour à l'équilibre en 2010.<br /> Certains experts n'hésitent pas à se montrer plus optimistes. Même la très sage Bundesbank estime que le budget public pourrait revenir à l'équilibre dès cette année.<br /> Si les caisses sont pleines, c'est avant tout grâce au dynamisme de l'économie. Après avoir enregistré l'an dernier une croissance du PIB de 2,9%, du jamais vu depuis 2000, l'Allemagne devrait poursuivre sur cette lancée, grâce à l'excellente tenue de ses exportations et des investissements et au redémarrage de la consommation des ménages.<br /> Berlin table sur une croissance de 2,3% pour 2007, tout en reconnaissant qu'il s'agit d'une prévision prudente.<br /> Le budget public a également profité des réformes fiscales mises sur pied par le gouvernement, et surtout du passage début 2007 de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) de 16 à 19%. La très faible progression des dépenses a aussi joué.<br /> Pour autant, pas question de relâcher les efforts, a averti le ministère des Finances. <br /> "La consolidation budgétaire doit continuer, il n'est pas question de baisser les impôts" comme le réclament les fédérations patronales, a indiqué un porte-parole joint par l'AFP, faisant valoir que le budget du seul Etat fédéral reste lui dans le rouge.<br /> Et le ministre social-démocrate (SPD) des Finances Peer Steinbrück d'accuser: "Ceux qui demandent aujourd'hui des baisses d'impôts, poursuivent sans rougir la politique qui a conduit l'Allemagne à accumuler une montagne de dettes".
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