La campagne zapping

Il y a quelques mois, la campagne se mettait en route. On essayait de hiérarchiser les problèmes, en prenant en compte les contraintes et les risques. Ainsi on s'est rendu compte que la résolution de nos problèmes de tous les jours (chômage, pouvoir d'achat, exclusion, peur de l'avenir...) ne pouvait pas se faire sans maîtriser nos problèmes de long-terme, la lente mais régulière perte de contrôle de notre futur qui se matérialise dans un dérèglement climatique inquiétant et dans une dette publique hors de contrôle. Un consensus s'était établi pour dire que ces deux grands risques devaient être maîtrisés au plus vite.

Comme Nicolas Hulot l'a remarqué, le climat - et plus généralement les grandes orientations pour le futur qui sont de la responsabilité du président de la république - sont depuis complètement passé à la trappe. Depuis, on a eu un catalogue de demandes (logement, précarité, violence, immigration, identité nationale...), on a eu un catalogue de réponses (genre : "avec nous tout est possible!") : le diagnostic sévère sur la dette a laissé place à une montagne record (60 milliards de chaque côté) de promesses de dépenses supplémentaires ! Au delà des propositions en l'air, on n'a pas eu d'explication sur comment les réformes auraient des chances d'aboutir (par exemple, comment Sarkozy ferait passer une réforme des régimes spéciaux de retraite sachant que la moitié des français lui sont fortement hostiles?). En ce sens, la campagne a été décevante.

J'ai l'impression que le moment du vote arrive et que rien n'a encore été dit. Les vrais sujets, ceux qui fâchent parce qu'ils sont importants, ont été laissés de côté. N'ayant pas abordé toutes les questions importantes, on voit mal comment le (la) prochain(e) président(e) pourra y aporter les réponses nécessaires. Comment l'UMPS pense-t-elle que les votants vont réagir à cette démagogie et cette infantilisation incessante? Croit-elle que les 40% des français qui ne se sont pas encore penché sur la question "pour qui voter?" (vous savez ceux pour qui "c'est tous les mêmes") vont apporter leurs voix aux responsables de ce désatsre?

Si j'avais un pronostic à faire, c'est que les quatre premiers seront très proches, autour de 20%. Et pas forcément dans "l'ordre établi" par les sondages. Bayrou mobilisera sans doute. Le Pen fera plus que ses 17% de 2002, c'est une évidence. Et le petit facteur, pourrait bien finalement arriver à rassembler un fort vote d'extrème gauche grâce à sa protestation dynamique.

Bref, avec une telle indécision, chaque voix compte. Allons voter ! 

Comments

[borneo]

blog sympa.

mais pour s'attaquer aux vrais problémes, il nous faut nous assurer de barrer la route du pouvoir aux populistes !

berlusconi a aggraver la dette de l'Italie