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NON A LA DETTE !!
22 février 2007

François Bayrou propose un "New Deal" aux Français

C'est tout chaud : Dans un entretien accordé jeudi à l'Associated Press, le candidat UDF à la présidentielle François Bayrou propose un "New Deal" aux Français et oppose une fin de non recevoir à la proposition de Daniel Cohn-Bendit de créer une alliance PS-UDF-écologistes: "je n'ai pas envie de changer de camp. Je veux sortir des camps".

AP: Vous avez bâti votre campagne sur l'opposition à Ségolène Royal comme à Nicolas Sarkozy. Est-ce que le vote Bayrou, ce n'est pas finalement un vote par défaut ou protestataire?

FB: "Pas du tout, c'est le vote pour une nouvelle méthode politique en France. Une méthode politique nouvelle pour des temps nouveaux, un président nouveau pour des temps nouveaux et une majorité nouvelle pour des temps nouveaux".

"La proposition politique que je fais à la France, autour d'un programme de redressement clair et fort, c'est de rassembler des personnalités venues de camps différents. C'est une politique bi-partisane pour sortir le pays de la crise dans laquelle il se trouve".

AP: En cas de victoire le 6 mai, vous gouvernez avec qui? Vous construisez une majorité avec qui?

FB: "Tout le monde sera obligé de tenir compte du choix des Français. Si les Français, à la majorité, décident de donner à leur président le pouvoir de constituer une majorité nouvelle, eh bien ils éliront les candidats de cette majorité nouvelle trois semaines après. C'est donc en quelques semaines le moyen de changer la donne de la politique française, exactement comme les Allemands ont changé la donne de la politique allemande. Cela s'est fait en Autriche, dans les pays du Benelux. Il y a partout en Europe une aspiration à sortir des querelles qui sont, au fond, des querelles du XXe siècle, des querelles du mur de Berlin: gauche/droite".

"Le problème des dettes et des déficits publics, il s'imposera à la gauche comme à la droite. On a un problème de retraite, il s'imposera à la gauche comme à la droite. On a un problème climatique et une crise de l'énergie. Ils s'imposeront à la gauche comme à la droite. On a un problème de chômage. Il s'imposera à la gauche comme à la droite. On a un problème d'exclusion avec deux millions de personnes qui sont totalement perdues hors du travail. On a un problème d'éducation nationale. Et chacun de ces problèmes a une caractéristique: vous ne pouvez pas les régler dans l'affrontement d'un camp contre l'autre".

"Vous ne pouvez pas régler le problèmes de l'Education nationale avec la droite au pouvoir contre la gauche, parce qu'une grande partie de l'Education nationale est idéologiquement de gauche. Il faut donc une politique qui apporte à chaque citoyen la garantie que les décisions qui vont être prises le seront en tenant compte de tout le monde, pas en tenant compte d'un camp contre l'autre"

"Tous les sondages montrent aujourd'hui que si je suis candidat au deuxième tour, à la grande surprise des observateurs, je gagne l'élection présidentielle. C'est le surgissement d'un candidat qu'on n'attendait pas, mais les Français eux, depuis très longtemps, n'étaient pas satisfaits du choix qu'on voulait leur imposer".

AP: Vous êtes le troisième homme. Pour devenir le deuxième...

FB: "Le premier!"

AP: Pour le devenir, il faudrait d'abord que Ségolène Royal ou Nicolas Sarkozy s'effondre....

FB: "Les Français, si je ne me trompe pas, ont choisi de changer la donne. Ils veulent un 'New Deal'. Et quand un peuple veut un 'New Deal', il est très difficile de l'en empêcher. Et ils ont trouvé un candidat qui répond à leur attente".

"Pendant très longtemps, on ne croyait pas que c'était imaginable et maintenant tout montre que ça le devient. Cela va être un long chemin. Il reste plus de deux mois jusqu'à l'élection présidentielle, mais ils ne sont rassurés ni par l'un ni par l'autre des deux candidats qui se présentent devant eux, pour des raisons différentes. Et ils ont envie de quelqu'un qui leur offre une autre perspective. C'est ce 'New Deal' qui va s'imposer dans notre pays".

AP: Qu'est-ce que vous pensez de la proposition de Daniel Cohn-Bendit de constituer une coalition PS-UDF-écologistes?

FB: "Je n'ai pas envie de changer de camp. Je veux sortir des camps. Je n'ai pas envie d'abandonner les uns pour aller vers les autres. J'ai envie de créer une majorité nouvelle, d'échapper à cette bipolarisation".

"C'est tout l'enjeu de cette élection et ce n'est pas un enjeu facile, je le reconnais. Il y a des forces considérables contre nous mais ces forces ne sont rien à côté de la volonté d'un peuple".

"Le peuple français, c'est un peuple très formé politiquement, un peuple républicain qui sent exactement les enjeux et il va se servir de l'élection présidentielle pour montrer quelle est sa volonté, pour échapper à la caricature de la guerre entre le parti conservateur et le parti socialiste, perpétuellement opposés et qui n'arrivent ni l'un ni l'autre à régler les problèmes du pays".

"On a déjà connu ça en 1958 quand le général de Gaulle est arrivé: il a associé les principales forces politiques du pays pour reconstruire la France. Cela va être, je le crois, le choix des Français".

AP: Si vous êtes élu, quelles seront vos priorités?

FB: "La priorité pour moi, c'est l'exclusion et la banlieue. Et la clé de cette priorité, c'est offrir au plus grand nombre possible de Français une activité, un travail, donc multiplier les emplois. D'où l'idée que je propose que toutes les entreprises puissent créer deux emplois sans charges, ce qui revient à un déplacement des cotisations sociales".

"Deuxième idée: un pays comme le nôtre, son urgence, c'est de trouver un système éducatif performant parce que, dans la compétition mondiale, c'est le niveau de formation de la population qui représente la clé".

AP: Est-ce que vous pensez que Ségolène Royal a les épaules pour être présidente de la République?

FB: "Je me suis fixé une règle: si je veux demain faire travailler ensemble les Français d'un camp et de l'autre, il ne faut pas que je sois dans un jugement blessant à l'égard de l'un ou de l'autre. Parce qu'évidemment, la polémique ça fait plaisir sur le moment. Mais au moment où vous serez obligés de construire, de gouverner, il en reste des traces".

"Nicolas Sarkozy, c'est l'UMP ayant tout les pouvoirs en France, plus qu'aucun parti depuis que la République existe chez nous. Mme Royal, c'est le Parti socialiste retrouvant tous les pouvoirs en France. Aucun des deux tout seul ne peut y arriver. Nous sommes un pays où, en raison de la force des extrêmes, aucun des deux partis tout seul ne peut y arriver. Il faut donc proposer un arc nouveau, un 'New Deal' par lequel on pourra élargir la base de ceux qui conduiront la politique de redressement du pays". AP

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