Le tournant de la campagne ?
Ca y est il est sorti : le premier sondage qui donne Bayrou vainqueur au deuxième tour contre n'importe lequel des autres candidats. Eclairage : extraits du blog Diners Room : (http://dinersroom.free.fr/index.php?2007/02/19/362-ou-sont-les-sondages-de-deuxieme-tour-pour-francois-bayrou#c3720).
"Les résultats des sondages constituent des informations pour les électeurs. Il n'est nulle raison de songer qu'ils en négligent les enseignements. On peut même faire l'hypothèse que les stratégies de vote sont ajustées au gré des anticipations sur les chances respectives des candidats. C'est ainsi que je puis délaisser mon(a) candidat(e) préféré(e) pour lui préférer un candidat plus éloigné idéologiquement en escomptant que ce dernier passera le premier tour. L'électeur prend sa décision en fonction de ses affinités idéologiques certes, mais également à raison des chances de victoire qu'il prête au candidat qu'il soutien.
Une classique boutade de la science politique veut que dans une élection à deux tours, "au premier, on choisit ; au second, on élimine." Autrement dit, le choix entre les candidats de second tour ne se fonde pas sur l'adhésion mais sur le rejet. On élit le moins pire. En témoigne le scrutin de 2002 qui a vu des électeurs de gauche voter en masse pour le Président Chirac, nonobstant le peu de goût qu'ils avaient pour lui.
Et l'anticipation des candidats sur les chances respectives au second tour justifient ainsi un choix de premier tour. On a pu interpréter ainsi une part du choix des militants socialistes pour Ségolène Royal lors des primaires : puisque les sondages indiquaient que Ségolène Royal était la mieux placée en cas de second tour contre Nicolas Sarkozy, il fallait la porter à la candidature.
Si à ce jour, les sondages révèlent que François Bayrou doit l'emporter contre Nicolas Sarkozy lors d'un second tour, n'y aurait-il pas des électeurs de gauche pour estimer qu'il faut préférer au premier tour le candidat du centre plutôt que la candidate socialiste ?"
J'ajoute que l'expression TSS ("Tout sauf Sarko") se développe. Un article du Monde d'aujourd'hui (http://abonnes.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-823448,36-869444,0.html, lui même inspiré d'un article sur AgoraVox (http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=19349) se demande si le vote Bayrou ne deviendrait pas "l'arme fatale du TSS"...
Enfin, Bayrou aurait dit, il y a une semaine : "Si à la fin du mois je suis à 17 %, c'est gagné !". Selon le dernier sondage CSA pour Le Parisien/i-TELE paru aujourd'hui, "François Bayrou voit sa cote de popularité confortée. Le candidat de l'UDF gagne quatre points au premier tour et recueille 17% des intentions de vote". Alors, c'est gagné?