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NON A LA DETTE !!
29 janvier 2007

Vers une hausse des prix agricoles ?

"En 2006, le revenu net d’entreprise agricole par actif non salarié de la branche agriculture a augmenté de 15 %" en France selon le ministère de l'agriculture. Les producteurs de fruits et de céréales ont gagné 35% de plus (les viticulteurs pesant sur la moyenne). Si la tendance se poursuit, c'est-à-dire si les prix de vente dépassent les coûts de revient, on pourrait bientôt arrêter de verser des subventions à nos chers agriculteurs. Mais qu'est-ce qui se cache derrière cette tendance? Essayons de creuser...

revenus_agri

Les pays riches ont décidé de politiques de subventions voilà bien longtemps pour assurer leur indépendance alimentaire. De plus, les progrès techniques ont permi une augmentation considérable des rendements par hectare. Ceci a eu pour conséquence une surproduction mondiale qui a maintenu des prix bas dans le monde entier pendant des années.

Mais depuis une petite dizaine d'année, des tendances lourdes se sont ajoutées à l'augmentation constante de la population mondiale et ont changé la donne. A l'origine exporteurs nets, les géants Chinois et Indiens fraîchement réveillés sont devenus importateurs nets de denrées alimentaire, au premier rang desquelles les céréales, base de l'ensemble de la chaine alimentaire mondiale (nos boeufs, porcs et poulets se nourrissant de céréales). Depuis 1998, la production de céréales de la Chine a baissé, de 392 à 322 millions de tonnes. Le pays le plus peuplé du monde n'est donc plus autosuffisant dans le domaine alimentaire, au point d'être devenu en 2003-2004 le premier importateur mondial de blé et de soja. La croissance mondiale tournant autour de 5% depuis 5 ans, des centaines de millions de personnes sortent de la misère et consomment plus de viande. Tous ces facteurs favorisent une forte croissance de la demande en céréales. On a vu ce que ça a donné sur le prix du pétrole...

Du côté de l'offre, les rendements n'augmentent plus, comme le confirme Lester Brown, fondateur et président du Earth Policy Institute (qui reprend depuis longtemps et développe la théorie de Malthus selon laquelle la planète ne peut nourrir qu'un nombre fini d'habitants) : "Non, ils plafonnent. Résultat: après avoir triplé de 1950 à 1996, la production de céréales n'augmente plus. Au cours des six dernières années, elle a été cinq fois inférieure à la consommation. Ce qui veut dire qu'il a fallu puiser dans les stocks, dont le niveau est désormais au plus bas. Comme la population mondiale progresse de 70 millions d'habitants par an, la production par personne a déjà baissé de 10% par rapport à son maximum historique". Selon la FAO (l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), la récolte de céréales dans le monde a à peine dépassé 2 milliards de tonnes en 2006, contre 2,38 milliards en 2005 et 2,68 milliards en 2004, alors que l’appétit de la planète ne cesse de croître, à mesure que sa population augmente (http://www.passerelleco.info/breve.php3?id_breve=138). J'ajouterai que les productions actuelles sont menacées par la rareté de l'eau dans un certain nombre de pays. Et l'augmentation des surfaces cultivables, c'est-à-dire la déforestation n'est pas une solution souhaitable pour augmenter la production.

Enfin, la récente flambée des prix du pétrole a rendu la production de biocarburants rentables. Le Brésil, et maintenant les Etats-Unis, investissent massivement dans la production d'Ethanol à base de mais, réduisant d'autant le volume de céréales disponibles pour la production alimentaire (un seul plein d’éthanol pour un gros 4 x 4, rappelle Lester Brown, nécessite autant de céréales qu’il en faut pour nourrir une personne pendant une année entière) et l'export de céréales vers les pays pauvres et dépendants de ces flux pour survivre. Tous les pays vont commencer à faire attention à leur autosuffisance alimentaire. Un article paru aujourd'hui sur VietNamNews (http://vietnamnews.vnagency.com.vn/showarticle.php?num=02ECO290107) nous en donne l'exmple : "Bien que les prix mondiaux soient en hausse, le gouvernement a décidé de limiter les volumes de riz exportés à 4-4,4 millions de tonnes, soit 700 000 tonnes de moins qu'en 2006. Cette réduction permettra de s'assurer que la demande domestique sera satisfaite."

Conclusion : les prix du pétrole ont flambé entre 2003 et 2006 (sous l'effet des mêmes facteurs) puis ont trouvé leur équilibre à un niveau élevé (50$ le baril). "Dans le domaine alimentaire comme dans celui de l'énergie, nous sortons de l'ère de l'abondance pour entrer dans celle de la rareté" nous apprend Lester Brown, bien que les stocks et la surproduction passée aient retardé le décollage. Le rattrapage risque d'être brusque, car autant on peut s'efforcer de diminuer notre consommation de pétrole (et en plus la production continue d'augmenter), autant la demande de nourriture ne peut être contenue que par des famines et des épidémies :-/ Les cours des céréales ont commencé à augmenter en 2005 et 2006, mais cela pourrait n'être que le début d'un très gros problème. A suivre donc...

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Commentaires
G
Famines et epidemies risquent de se multiplier<br /> avec le changement climatique objet des dicussions<br /> du Giec en ce moment à Paris. Les chercheurs ont<br /> du travail!<br /> Ma question :en créant notre monde qui semble se <br /> détruire quelle était l'intention de notre Créateur?
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